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Nouvelles homosexuelles
11 mars 2023

Père soleil (petit texte de prose érotique gay)

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Pour lui ce fut soirée ville-morte, les entre-jambes de son amant restaient effondrées comme une basilique (une Sainte-Sophie qu'il appelait Ceint de sofas tant les sexes n'étaient pour lui que traversée de traversins et de coussins) ; ses deux crapuleuses aisselles s'étendaient quant à elles comme ces vieilles-villes ouvrières un soir de pluie. Ça y sentait toujours très fort une misère jamais éteinte et même si je serais tenté de dire qu'il n'y avait pas âme qui vive _qu'elles âmes aimeraient vivre là ?_ Je peux vous assurer qu'une âme demeurait bien là et pas qu'une seule, une multitude d'âmes vicieuses et captives et s'il l'avait pu, il y aurait laissé la sienne.
Il ne s'agissait pas spécialement de vendre son âme au diable mais seulement pour lui, de la donner à son amant et qu'aucune réserve puisse devenir affronts et narquoiseries de circonstance.

Cette odeur de poissons pourris où naissaient régulièrement des baisers rouges qui chiaient ici tout le désir du monde se défaisaient comme si chacun de ses "dessous" de bras (slip d'aisselle) était la pierre à moudre de quelques grands moulins. Tous se mordaient de noires étreintes, de pêchers en veux-tu en voilà, ils n'en avaient jamais assez et en inventaient d'autres qui puissent être nouveaux, amoraux et turpides. "Chies-moi sur les aisselles et que ta merde soit lourde ! Attends, avant que cela se fasse, laisses-moi enfoncer dans ton cul ma brosse-à-dent. Ou encore, Viens manger dans ma main cette part de Maroilles et laisses-en dégringoler la pâte de ta bouche la mienne ; échangeons nos verres d'eau, nos serviettes de bains, nos rasoirs de garçons nus."

Son ventre blanc contrastait avec un pubis qu'il n'avait jamais observé chez aucun autre garçon aussi large et bouclé.

Il appelait (pubis et aisselles) ses balcons de laines, et combien de fois, accoudé à ceux-là il a pu regarder la mer, la souffrance des jours passés ou à venir, la dormance des repos dévorés de reconnaissance. Il se souvenait de ces seins qui, comme ces couchers de soleil qui teintaient les nuages environnant de rouge, de noirs laiteux ou de laitons tardifs, embrasait tout le creux axillaire des roux, des bruns et des blonds dans l'épiphanie d'un abat-jour rendu inaccessible à leurs mains toutes occupées à autre chose.

 

Écrit par le poète français Alain Cabello-Mosnier ⚣
le mardi 20 avril 2021, à Paris

 

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  • Il s'agit juste pour moi d'établir un espace de littérature homosexuelle dédié à mes textes contrairement à http://poesiesqueer.canalblog.com sur lequel je rassemble la poésie LGBT de toustes. Alain Cabello-Mosnier
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